L’ONG camerounaise «Centre pour l’Environnement et le Développement» (CED) a exhorté les autorités de Yaoundé à limiter, voire abolir, les exportations de bois en grumes, dans un rapport sur la production et l’exportation du bois au Cameroun, qu’elle vient de publier, intitulé «Interdire l’exportation de grumes».
Le chercheur Achille Wankeu qui a élaboré cette étude pour le compte du CED, révèle une croissance exponentielle des exportations des grumes en dépit d’une loi qui exige la transformation de cette matière première avant toute exportation.
Les exportations seraient passées de moins de 200.000 de m3 de volume de grumes après les années 2000 à près de 1.000.000 de m3 actuellement, note ce chercheur.
L’expert forestier pointe du doigt les principaux importateurs de grumes camerounaises, dont la Chine et le Vietnam qui sont également de grands exportateurs de bois transformé.
Selon le rapport, les exportations camerounaises de grumes vers la Chine représenteraient plus de 60% entre 2009 et 2017 et environ 23% vers le Vietnam durant la même période.
Selon l’auteur de l’étude, l’exportation en vrac de cette espèce de bois aurait des conséquences sur l’écosystème forestier et ferait perdre à l’Etat d’importantes ressources financières.
Le pays enregistre un manque à gagner d’environ 60 milliards FCFA chaque année du fait de l’exportation de grumes, dont 10% de recettes fiscales. Aussi, les manquements en matière de transformation du bois localement fait perdre des milliers d’emplois.
Le bois camerounais « exporté sous forme de grumes est revendu plus cher aux Camerounais une fois transformé », s’insurge par ailleurs le chercheur.
Selon le CED, sur les 160 unités de transformation de bois exerçant sur l’ensemble du territoire national, 124 se limitent à la première transformation, 25 vont jusqu’à la deuxième transformation et 11 procèdent à la troisième transformation.