Le Premier ministre tunisien, Habib Jemli, a présenté officiellement son équipe gouvernementale composée essentiellement de personnalités indépendantes.
Lui-même désigné par le parti d’inspiration islamiste Ennahda, formation arrivée en tête des législatives d’octobre dernier, Jemli n’a pas réussi à convaincre suffisamment de partis pour constituer une coalition gouvernementale, selon sa déclaration faite le 23 décembre, dans laquelle il avait indiqué avoir consulté pendant deux mois partis, syndicats et personnalités nationales.
Il avait, dans la suite, annoncé sa décision de former un gouvernement « d’indépendants », compte tenu des tractations entre les partis politiques et des « conditions » imposées par certaines formations pour figurer dans le gouvernement.
Le nouveau cabinet est composé de 28 ministres, dont quatre femmes, et de 15 secrétaires d’Etat. Plusieurs membres ne sont pas connus par l’opinion publique. Dans la nouvelle équipe, un seul ministre a été reconduit, notamment René Trabelsi, qui sera encore en charge du Département du Tourisme.
Le nouveau gouvernement doit être approuvé par le Parlement avant d’entrer en fonction. « Je suis confiant que ce gouvernement sera approuvé par le Parlement », a déclaré Jemli à la presse.
En cas de non approbation, la Constitution prévoit que le Président de la République « engage des consultations dans un délai de dix jours avec les partis politiques et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité jugée la plus apte, en vue de former un gouvernement dans un délai maximum d’un mois ».
Le parti d’inspiration islamiste Ennahda, bien qu’arrivé en tête des législatives, ne dispose que de 52 sièges sur 217 dans l’Assemblée nationale qui est profondément morcelée et divisée. Deux importants partis, les sociaux-démocrates d’Attayar (22 sièges) et les nationalistes de Al-Chaab (15 sièges), ont refusé de faire partie du gouvernement pour n’avoir pas obtenu les ministères clés réclamés, dont la Justice et l’Intérieur.