Des milliers de Sénégalais étaient dans les rues en fin de semaine écoulée pour la troisième marche de protestation contre la hausse du coût de l’électricité décidée par les autorités pour combler les déficits de la compagnie nationale d’électricité.
Le 26 novembre, le directeur de la Société nationale d’électricité du Sénégal (Senelec), Pape Demba Bitèye, a annoncé l’entrée en vigueur, le 1er décembre 2019, de la hausse du prix de l’électricité, à 10 % en moyenne. La décision a été prise en raison d’un manque à gagner de 12,191 milliards de Fcfa enregistré depuis le début du dernier trimestre 2019, explique le directeur de la Société nationale d’électricité(Senelec).
L’augmentation suscite depuis début décembre, la colère des populations. Depuis, à Dakar et dans plusieurs villes du pays des marches sont organisée par le collectif citoyen NooLank «nous refusons» en wolof, soutenu par une partie de l’opposition sénégalaise. Le vendredi 13 décembre, 33 organisations de la société civile regroupées au sein de ce collectif dénommé avaient organisé une grande manifestation pour dire «non à la hausse du prix de l’électricité…».
Ce jour-là, de nombreux religieux musulmans avaient eux aussi dénoncé cette décision des autorités.« La hausse du prix de l’électricité est due à la mauvaise gestion et à la dilapidation des deniers publics. On vous donne l’argent du pays, vous le dilapidez et vous retournez demander aux populations d’en donner encore. C’est le cas avec la hausse du prix de l’électricité », avait lancé dans un virulent sermon, l’imam Babacar Ndiour, de la mosquée Moussanté de Thiès, à 70 km à l’est de Dakar.
La mobilisation des citoyens observée encore une fois le vendredi dernier entend se poursuivre jusqu’à ce que les tarifs de l’électricité soient revus à la baisse, assure les organisateurs.
«L’objectif, c’est de faire abandonner à l’État de Macky Sall, la hausse du prix de l’électricité qui est injustifiée. Ils peuvent le faire s’ils acceptent, eux, de réduire leur train de vie, ne serait-ce que symboliquement en supprimant des institutions au budget qui ne servent à rien. Ils veulent que les Sénégalais payent pour que, eux, vivent dans l’opulence. Les Sénégalais ne l’accepteront pas», prévient Fadel Barro, ex-coordonnateur du mouvement citoyen «Y’en a marre».
La fédération des boulangers ainsi que des syndicats de travailleurs s’étaient d’ailleurs joints au cortège vendredi. Tous ont appelé à la libération de plusieurs militants, arrêtés fin novembre, alors qu’ils protestaient eux-aussi contre les nouveaux tarifs de la Senelec.