Le maréchal Haftar, homme fort de l’est de la Libye et qui combat le gouvernement libyen reconnu par l’ONU (GNA), a quitté Moscou sans signer la trêve paraphée par son rival, a indiqué mardi la diplomatie russe.
Le maréchal Haftar est parti de Moscou sans apposer sa signature sur le document négocié sous l’égide d’Ankara et Moscou, a dit la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
Malgré les avancées réalisées dans les négociations, aucune rencontre physique entre Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar n’a eu lieu à Moscou. Sur le terrain, les parties ont semblé néanmoins jusqu’ici respecter depuis dimanche le cessez-le-feu décidé le 8 janvier par les présidents Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.
Ankara soutient Sarraj et déploie même pour ce faire des militaires tandis que Moscou, malgré ses dénégations, est soupçonné d’appuyer Haftar avec des armes, de l’argent et des mercenaires.La communauté internationale craint de voir le conflit libyen dégénérer. L’Europe redoute en particulier que la Libye ne devienne une «seconde Syrie» et veut réduire la pression migratoire à ses frontières, car elle a recueilli ces dernières années des centaines de milliers de migrants fuyant les conflits du monde arabo-musulman.
Une conférence internationale est prévue dans les prochains jours à Berlin afin de trouver une solution pour retourner au processus politique sous l’égide des Nations Unies.Ces discussions interviennent après que les forces de l’homme fort de l’Est libyen Khalifa Haftar – qui ont le soutien des Emirats arabes unis, de l’Egypte et de la Russie – ont pris le contrôle de la ville côtière de Syrte dans le cadre de sa campagne pour prendre Tripoli et évincer le GNA.
La Libye est plongée dans le chaos depuis un soulèvement soutenu par l’Otan en 2011, et l’assassinat du dictateur Mouammar Kadhafi.