La Cour sénégalaise de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Karim Wade et de Mamadou Pouye.
Lors d’une audience tenue lundi à Dakar, les avocats de Karim étaient impatients de connaitre la suite réservée à leur demande intervenue après vingt mois de prison de l’ancien ministre Wade, poursuivi pour enrichissement illicite et dilapidation des deniers publics.
La CREI a pris soin de motiver clairement son refus catégorique, par la voix de son président, Henri Grégoire Diop qui a estimé que la mise en liberté provisoire de Karim présenterait « un risque trop grand de troubles de l’ordre public ».
La cour s’est appuyée sur les perturbations de l’audience provoquées par les partisans du fils de l’ex-président sénégalais, Abdoulaye Wade, chaque fois qu’il est appelé à la barre. «Libérez Karim», «Karim président», tels sont les slogans qui reviennent à l’occasion de chaque audience.
Quant à Mamadou Pouye, poursuivi pour « complicité d’enrichissement illicite », Grégoire Diop a martelé que « le risque de subornation des témoins est trop grand ». Pour lui l’attitude du prévenu qui « a souvent refusé de répondre aux questions », « ne contribue pas à la manifestation de la vérité ».
Comme on pouvait s’y attendre, les partisans de Karim ont quitté le tribunal l’air mécontent. La cour a poursuivi ses travaux avec l’audition des témoins après l’évacuation des deux accusés.
Karim Wade qui est soupçonné d’avoir le temps qu’il était ministre, détourné plus de 117 milliards de Francs CFA, doit encore prendre son mal en patience dans la maison d’arrêt de Rebeuss, en attendant la fin de son procès.