Le ministre gambien de la Justice, Abubacarr Tambadou, a clairement indiqué, dimanche 19 janvier, que l’ex-président Yahya Jammeh sera immédiatement arrêté au cas où il foulait le sol de son pays, alors que ses supporters ont manifesté pour réclamer son retour.
« Si l’ancien président Yahya Jammeh décidait de revenir en Gambie, il serait immédiatement arrêté et poursuivi pour des faits très graves. Il devra répondre des crimes dont il est accusé comme n’importe quel citoyen poursuivi dans ce pays », a-t-il déclaré.
Tambadou s’était ainsi exprimé à l’occasion de l’ouverture de l’année juridique à Banjul, en présence du président Adama Barrow. Son discours a coïncidé avec le démarrage, ce lundi, des travaux de la nouvelle session des auditions de la Commission vérité, l’organe chargée de faire la lumière sur l’ensemble des crimes commis sous le régime de Jammeh.
« Les criminels qui seront identifiés par la Commission vérité seront poursuivis avec la plus grande rigueur par la Justice. Ces crimes seront jugés avec la plus grande sévérité et je promets aux victimes que ce n’est plus qu’une question de temps », a rassuré également le ministre.
L’ancien chef d’Etat qui a dirigé pendant 22 ans un régime de féroce répression, est en exil en Guinée-équatoriale depuis sa chute il y a trois ans. Son parti, l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), a organisé jeudi 16 janvier une manifestation pour exiger le respect d’un accord conclu avec l’Union Africaine, la CEDEAO et l’ONU.
Ces organisations s’étaient engagées, à l’époque, d’œuvrer pour le respect de la sécurité et des droits de Yahya Jammeh, et notamment celui de rentrer dans son pays en tant que citoyen et ancien chef de l’Etat.
L’ex-dirigeant a lui-même aussi réclamé le respect de ce droit, dans un récent enregistrement diffusé sur les réseaux sociaux.