La requête de la justice ivoirienne a été honorée, le bureau de l’Assemblée nationale a levé, lundi 20 janvier, l’immunité parlementaire de Guillaume Kigbafory Soro, ancien président du Parlement, et de cinq députés qui sont accusés de « trouble à l’ordre public, diffusion de nouvelle fausse et atteinte à l’autorité de l’Etat ».
Le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan avait émis le 23 décembre, un mandat d’arrêt contre Soro, poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat, détournements de deniers publics et blanchiments de capitaux portant sur 1,5 milliard Fcfa.
A la suite de cette décision judiciaire, la justice avait adressé une note au chef du Parlement, Amadou Soumahoro, lui demandant la levée de l’immunité parlementaire de son prédécesseur. C’est désormais chose faite, le bureau de l’Assemblée a examiné ce lundi la demande de la justice et a donné son accord.
Dans son arrêté, le bureau a jugé la requête « recevable » et indiqué que l’immunité parlementaire de ces personnalités « est levée suite à un vote au scrutin secret des membres du bureau de l’Assemblée nationale, conformément à l’article 49 de règlement de l’Assemblée nationale ».
« Le présent arrêté, qui prend effet à compter de sa date de signature, sera enregistré et publié partout où besoin sera », a informé également le bureau.
Cette décision ouvre ainsi la voie à un jugement de ces élus du peuple. Soulignons que les cinq députés dont il est question avaient été arrêtés le 23 décembre dernier par des hommes cagoulés à la suite d’une conférence de presse du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS), présidé par Soro.
Le point de presse était organisé autour du retour avorté de l’ex-président du Parlement, candidat à la prochaine présidentielle de 2020. Après six mois passés à l’étranger, Soro avait voulu regagner son pays, mais son jet privé avait dû prendre un autre chemin, après avoir été informé d’un mandat d’arrêt émis à son encontre.