La Mission des Nations unies en Libye (Manul) a dénoncé dimanche la poursuite des violations de l’embargo sur les armes en Libye, malgré les engagements pris lors d’une récente conférence internationale à Berlin, tout en se réjouissant de l’observation d’un cessez-le-feu précaire.
Dans un communiqué, la Manul «regrette profondément les violations flagrantes et persistantes de l’embargo sur les armes», objet de la résolution 1970 adoptée en 2011 par le Conseil de sécurité, « malgré les engagements des pays concernés lors de la conférence internationale sur la Libye à Berlin le 19 janvier» dernier.
Le maréchal Haftar a lancé le 4 avril une offensive militaire pour prendre le contrôle de la capitale Tripoli, siège du GNA, reconnu par l’ONU. Un cessez-le-feu a été instauré le 12 janvier à l’initiative de Moscou et d’Ankara.
«Cette trêve fragile est aujourd’hui menacée par l’acheminement de combattants étrangers, d’armes, de munitions et de systèmes militaires avancés aux parties par les Etats membres, dont plusieurs ont participé à la Conférence de Berlin », a toutefois fait valoir la Manul, sans citer nommément ces pays.
Selon l’ONU, « des vols de fret et autres » ont atterri au cours des dix derniers jours dans des aéroports de l’ouest et de l’est du pays pour livrer aux deux belligérants « des armes avancées, des véhicules blindés, des conseillers et des combattants ».
Ces « violations en cours » risquent de replonger le pays dans « une nouvelle spirale de combats intenses », s’alarme la Manul.
Plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est aujourd’hui déchirée entre le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et un pouvoir incarné par l’homme fort de l’Est libyen, le maréchal Khalifa Haftar.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé dimanche à Alger pour une visite de 48 heures afin d’évoquer entre autres, la situation en Libye.
La Turquie soutient ouvertement le GNA de Fayez al-Sarraj, et a récemment autorisé l’envoi de militaires dans le pays tandis que l’Algérie est soucieuse de rester à «équidistance» des deux belligérants et rejette «toute ingérence étrangère».