Plusieurs pays africains et des ONG continuent à interpeller les autorités angolaises sur leurs méthodes, non conformes au respect des droits de l’Homme, employées dans la lutte contre l’immigration clandestine. Après les ressortissants de la République Démocratique du Congo, ce sont ceux de l’Afrique de l’Ouest qui sont visés ces derniers temps, au point de faire réagir des organisations de défense des droits de l’Homme en Guinée, au Mali, ou encore au Burkina.
Depuis le début de cette semaine, des voix montent au créneau. «Ce que subissent nos compatriotes en Angola est une honte !», à martelé le ministre guinéen des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, Khalifa Gassama Diaby, le 29 décembre lors d’une conférence de presse. Jugeant l’attitude de l’Angola «pas digne d’un Etat», il évoque la saisie de la juridiction internationale pour trouver une «réponse judiciaire» à cette «violation des droits de l’Homme».
Des institutions de défense des droits de l’Homme, basées en Afrique, ont aussi condamné les arrestations et détentions arbitraires, et demandé aux autorités angolaises de mettre immédiatement un terme à cette situation.
En plein essor économique, l’Angola n’attire pas que des investisseurs, accueillis à bras grands ouverts, mais aussi des ressortissants démunis des pays d’Afrique, à la recherche d’un meilleur avenir. Mais le gouvernement angolais lutte avec détermination contre le phénomène de l’immigration clandestine qu’il considère comme «une menace à la stabilité politique, économique et sociale ainsi qu’à la sécurité nationale et au développement».
Des ONG reprochent les arrestations qui se produisent de façon violente dans les rues, à domicile, voire sur le lieu de travail, et les détentions dans des «conditions inhumaines». Selon elles, 3 000 étrangers ont été raflés à Luanda en une semaine. Pour cause, ils ont saisi la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’Union Africaine pour intervenir auprès du gouvernement angolais.