La Cour de cassation égyptienne a ordonné jeudi le report du jugement pour les trois journalistes de la chaîne qatarie Al Jazeera, emprisonnés en Egypte depuis maintenant un an pour avoir supposément soutenu la confrérie islamiste des Frères Musulmans.
Suite à ce procès en appel, la plus haute instance judiciaire du pays a annulé les condamnations à des peines de prison pesant contre les trois journalistes. Elle n’a cependant pas encore fixé une date précise pour le prochain jugement.
Les trois journalistes sont, entre autres, accusés d’avoir diffusé de « fausses informations » en soutien aux Frères musulmans du président déchu Mohamed Morsi. Pour les proches des trois journalistes, l’annulation des peines d’emprisonnement qu’encouraient les trois journalistes est un vrai soulagement. Arrêtés fin décembre 2013, l’Australien Peter Greste, l’Egyptien Baher Mohamed et le canado-égyptien Mohamed Fahmy purgeaient des peines allant de 7 à 10 ans de prison ferme suite à un procès expéditif tenu en juin dernier.
En attendant leur nouveau jugement, les trois journalistes de la chaîne d’information panarabe Al Jazeera resteront en détention, a affirmé l’un des avocats de la défense. Selon certains spécialistes, la clôture de l’affaire judiciaire pour les trois journalistes pourra prendre entre 12 et 18 mois. Au terme de ce jugement, les accusés pourront voir leurs peines d’emprisonnement, soit réajustées, soit annulées.
La médiatisation accrue de ce procès en appel trouve sa source dans le récent réchauffement des relations diplomatiques entre l’Egypte et le Qatar. Le 20 décembre dernier, après la visite inédite au Caire d’un émissaire de l’émir du Qatar, l’Egypte se réjouissait d’une nouvelle ère entre les deux pays. Doha, quant à elle, exprimait pour la première fois son soutien total au gouvernement d’Abdel Fatah Al Sissi après avoir appuyé durant plusieurs mois la confrérie des Frères Musulmans au grand dam des autres monarchies du Golfe.