Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a effectué dans le cadre d’une tournée dans des pays du Sahel, une visite surprise jeudi dans l’extrême nord du Niger, tout près des premiers sanctuaires djihadistes libyens, contre lesquels Paris tente de mobiliser la communauté internationale.
Perdue en plein désert et située à une centaine de kilomètres au sud de la frontière libyenne, cette base militaire, toujours en cours de construction, va constituer le futur poste avancé de l’opération anti-islamiste Barkhane.
La position stratégique qu’offre la base militaire de Madama, située dans l’extrême nord du Niger, permet notamment aux soldats français sur place de contrôler la région en se positionnant au beau milieu d’un carrefour emprunté par les djihadistes.
Jean-Yves le Drian dans son allocution pour le nouvel an, a une nouvelle fois appelé la communauté internationale à se mobiliser pour faire face au terrorisme régional qui menace l’Europe dans sa globalité.
L’implantation de cette base militaire reculée dans la région s’explique par le fait que Paris et ses alliés craignent que l’organisation terroriste de l’Etat Islamique n’utilise le sud libyen comme base pour s’étendre au Sahel.
L’opération française Barkhane, menée depuis août 2014 et qui rassemble quelque 3 000 soldats répartis dans cinq pays de la région sahélo-saharienne, vise notamment à contrôler militairement cette vaste zone désertique. Selon le ministre français de la Défense, plusieurs organisations terroristes actives dans la région arrivent depuis quelques mois à s’approvisionner en armes et munitions en traversant les frontières poreuses des pays de la région.
Le sud libyen offre un terrain propice à ce genre de trafic. Le pays pétrolier est en effet tombé dans le chaos et l’anarchie après la destitution du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis cette date, aucun gouvernement n’a réussi à stabiliser le pays. Certaines milices islamistes ont même réussi à prendre le contrôle de villes entières à l’exemple de Tripoli.