Les avoirs illicites détenus à l’étranger par les citoyens marocains ont rapporté plusieurs milliards de dirhams au titre d’une opération spéciale d’amnistie fiscale visant les détenteurs d’actifs non déclarés à l’étranger.
D’après plusieurs sources proches du dossier, le décompte de patrimoine déclaré après cette opération d’amnistie des changes a dépassé toutes les prévisions, en s’établissant à quelque 27 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 2,5 milliards d’euros. Le montant rapatrié au Maroc couvre trois principaux actifs: les biens mobiliers, les actifs liquides et les placements.
Le gouvernement marocain avait lancé cette opération d’amnistie fiscale le 1er janvier 2014 afin d’inciter les détenteurs marocains d’actifs non déclarés à l’étranger à rapatrier leurs biens. Les autorités nationales avaient fixé comme date butoir de cette opération le 1er janvier 2015, suite à quoi, une série d’enquêtes allaient être mises en place afin d’évaluer précisément les possessions à l’étranger de chaque contribuable.
La situation actuelle est telle que, si un actif illicite venait à être découvert par le fisc marocain, la personne concernée risquerait une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 5 ans de prison couplée à de fortes amendes. Les personnes ayant déclaré leurs biens à l’étranger devront toutefois payer une contribution libératoire de toute autre charge.
Pour la première fois dans l’histoire du Maroc, le gouvernement du pays a réussi à mettre en œuvre une politique d’amnistie sur les détentions illégales de biens à l’étranger par les résidents nationaux. Le Maroc subit en effet depuis plusieurs années une fuite impressionnante de devises.
Face à cette situation, les autorités compétentes devaient agir fermement pour freiner cette spirale pernicieuse. Un an après le début de l’opération, le succès est palpable. Les rentrées de devises bénéficieront en premier lieu à une balance des paiements lourdement déficitaire. Selon certains spécialistes, le montant qui sera transféré en devises se situera entre 8 et 9 milliards de dirhams, soit un peu moins d’un milliards de dollars.