La justice anglaise accuse l’ex-patron du Fonds souverain, José Filomeno dos Santos, d’avoir détourné 500 millions de dollars de fonds publics transférés dans des comptes bancaires en Suisse, avec la complicité du gouverneur de la Banque centrale de l’époque. Les deux hommes sont actuellement jugés à Luanda pour corruption.
Dans une veine tentative d’innocenter Filomeno, l’ancien chef d’Etat José Eduardo dos Santos a affirmé que son fils et l’ex-gouverneur de la Banque centrale, Valter Filipe da Silva, auraient agi «pour améliorer la vie du peuple» angolais.
Dans sa correspondance, présentée mardi au tribunal, dans laquelle il répond aux interrogations des juges, l’ex-président angolais affirme avoir autorisé lui-même le transfert de cet argent.
«J’ai autorisé le transfert des 500 millions de dollars qui étaient uniquement destinés à garantir des investissements» de 30 milliards de dollars, a-t-il écrit, tout en précisant que cela « a été fait pour la situation économique du pays (…) non pour l’intérêt personnel de ceux qui ont exécuté » ce transfert.
Dos Santos, qui vit en Espagne, est sorti de sa réserve pour avoir été cité par Valter Filipe qui avait affirmé que l’ex-président avait dirigé la commission de négociation et avait autorisé le transfert. Sur demande de l’avocat de cet ex-gouverneur, des questions lui avaient été envoyées par écrit pour confirmation des faits.
Ses déclarations sont diffusées à deux semaines environ du verdict qui sera prononcé contre son fils. Placé en détention provisoire en septembre 2018, Jose Filomeno avait été libéré six mois plus tard dans l’attente de son procès, ouvert en décembre 2019. Il sera fixé le 3 mars sur son sort. D’après la loi, il risque jusqu’à douze ans de prison.
Reste à savoir si les explications de l’ex-chef d’Etat seront prises en considération dans la sentence qui sera retenue contre les mis en causes.
Le clan de dos Santos est dans la tourmente depuis l’accession au pouvoir de Joao Lourenço qui a fait de la lutte contre la corruption une des priorités de son mandat.
Lundi 17 février, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a salué l’engagement de Lourenço dans la lutte contre ce fléau, lors de sa visite officielle à Luanda, effectuée dans le cadre d’une tournée africaine.