Des milliards de dollars d’aide accordés par la Banque Mondiale (BM) à des pays africains, prennent la direction des paradis fiscaux, a révélé un rapport, intitulé «Elite Capture ForeignAid», élaboré par des experts de l’institution de Bretton Woods.
Ledit rapport montre comment l’aide financière de la Banque Mondiale en faveur de 22 pays, atterrit dans des banques étrangères, reconnues comme des paradis fiscaux.
L’étude a procédé à l’analyse de plusieurs transactions financières entre 1990 et 2010, et révèle qu’«au cours d’un trimestre où un pays recevait une aide équivalente à 1% du PIB, ses dépôts dans les paradis fiscaux augmentaient de 3,4% par rapport à un pays ne recevant aucune aide».
Ainsi, l’octroi de financements de la Banque mondiale en faveur de pays tels que le Burundi ou l’Erythrée correspondait à une hausse des transferts vers des pays comme la Suisse ou Luxembourg, écrivent les auteurs du rapport.
En termes de montant, soulignent-ils, «les dépôts moyens dans les paradis fiscaux vont de 4 millions de dollars pour Sao Tomé-et-Principe à près de 200 millions de dollars pour Madagascar». Le rapport précise, en revanche, qu’«aucune augmentation des avoirs détenus par des pays non considérés comme des paradis fiscaux n’a été observée».
Ces flux financiers illicites correspondent au total à 5% de l’aide au développement accordée par la Banque mondiale aux pays concernés. Un taux qui monte jusqu’à 15% pour les sept pays qui dépendent le plus de l’aide de l’institution notamment le Burundi, la Guinée-Bissau, l’Érythrée, le Malawi, la Sierra Leone, l’Ouganda et le Mozambique, conclut le document.