Un témoin clé dans le procès ouvert à la Cour pénale internationale (CPI) contre le vice-président du Kenya, William Ruto, a été retrouvé mort par la police kenyane.
Il s’agit d’un certain Meshach Yebeï, dont le corps mutilé, jonchait près d’une rivière à 300 km de Nairobi, la capitale kenyane.
Le témoin Yebeï devait se rendre dans les jours à venir à La Haye, où son témoignage était attendu. Des observateurs voient dans cet incident un acte d’intimidation des témoins, tout comme la CPI qui avait déjà émis l’ordre d’un mandat d’arrêt à l’encontre d’un Kenyan, Walter Barasa, soupçonné de vouloir corrompre trois témoins de l’accusation, en complicité avec des cadres de l’administration kenyane.
Le vice-président kenyan William Ruto est poursuivi par la CPI, pour crimes contre l’humanité au cours des violences postélectorales de 2007 et 2008 au Kenya, qui avaient fait plus de 1.000 morts et 600.000 déplacés.
L’actuel président kenyan, Uhuru Kenyatta qui était lui aussi, poursuivi par la CPI, pour les mêmes chefs d’accusation, a été innocenté au début du mois de décembre dernier, après l’abandon des charges par la Cour, fautes de preuves. Selon la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, la cour ne disposait pas d’assez de preuves « pour prouver, au-delà de tout doute raisonnable, la responsabilité criminelle présumée de Monsieur Kenyatta ».
Certain que son vice-président est également innocent, le président lui a promis de continuer la lutte pour l’abandon des poursuites de la CPI à son encontre et à l’encontre d’un autre Kenyan poursuivi dans la même affaire.
« Comme moi, ils ont fermement affirmé leur innocence », « Je suis sûr qu’ils seront finalement innocentés. Je suis à leur côté et leur apporterai mon soutien et mes prières jusqu’à ce jour », a promis le président Uhuru Kenyatta.