Le président guinéen, Alpha Condé a reporté de deux semaines, les élections législatives et le référendum constitutionnel qui devaient avoir lieu dimanche 1er mars 2020, mais l’opposition continue à revendiquer l’alternance dans le pays.
Réagissant au discours du chef de l’Etat président du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), Faya Millimono a déclaré qu’«il faut qu’Alpha Condé sache que désormais nous cherchons à aller vers l’alternance».
La coalition FNDC qui regroupe plusieurs partis de l’opposition et des organisations de la société civile, a jugé insuffisante la décision de Condé d’ajourner ces scrutins. Les leaders de la plateforme ont appelé leurs militants à intensifier la pression sur le président Condé.
Le Patron de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP), Edouard Zoutomou Kpoghomou, a qualifié le report des élections d’un non-événement, parce que, a-t-il dit, «l’opposition plurielle dont nous sommes membres a des revendications primaires», dont un fichier électoral qui reflète effectivement la réalité du terrain.
«C’est un calcul politique. Monsieur Alpha Condé est en train de s’entêter simplement, il fait semblant d’avoir accédé à un certain nombre de demandes alors qu’en réalité, il ne le fait pas », a-t-il conclu.
Pour le président guinéen, le report des élections devaient permettre aux «amis africains de venir constater qu’il n’y a pas de doublons ni de morts et de mineurs». « Nous ne pouvons pas accepter qu’au niveau de l’Afrique il y ait un doute sur la sincérité des élections en Guinée», a-t-il confié.
Cellou Dalein Diallo, chef de file de l’opposition, a estimé que « cette déclaration du président ne vise qu’à rompre un peu son isolement à l’international notamment au niveau de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest » (DECEAO), à laquelle Condé a adressé une lettre pour évoquer sa volonté de retarder le scrutin.
La CEDEAO et l’Union africaine ont salué, dans un communiqué conjoint, la décision des autorités guinéennes et appelé les parties prenantes à mettre à profit le temps de ce report pour renouer le fil du dialogue, en vue d’aller à des élections aux conditions d’organisation consensuelles.