Les autorités du Kenya ont accusé, mercredi, des soldats somaliens d’avoir fait une incursion dans la ville frontalière kenyane de Mandera, où ils se sont livrés à la destruction des «propriétés de citoyens».
Ces propos ont été communiqués suite à une session extraordinaire du Conseil de sécurité du Kenya, convoqué urgemment par le président Uhuru Kenyatta après les affrontements, lundi 2 mars, entre l’armée fédérale somalienne et les troupes du Jubaland, une des régions semi-autonomes de Somalie.
Ces combats qui se sont déroulés juste à la frontière avec le Kenya, ont provoqué une panique des deux côtés de la frontière, ravivant la tension déjà tendue entre Nairobi et Mogadiscio à cause d’un litige frontalier maritime.
Nairobi a qualifié de «provocation» ce qu’elle considère comme une violation de l’intégrité et de la souveraineté du territoire kenyan.
Mogadiscio a justifié la présence des troupes de l’armée fédérale par le souci de sécuriser sa frontière avec le Kenya. Mais selon plusieurs sources concordantes, les forces de l’ordre somaliennes seraient plutôt à la recherche de l’ancien ministre de la Sécurité du Jubaland, Abdirashid Janan, qui s’était évadé en janvier d’une prison de Mogadiscio, et qui avait trouvé refuge dans la ville de Mandera.
Fin février, c’était la Somalie qui avait accusé le Kenya de violer sa souveraineté, son intégrité territoriale, son indépendance politique et son unité.
A cette occasion, l’ambassadeur somalien à l’ONU, Abukar Dahir Osman, avait averti, au cours d’une réunion du Conseil de sécurité, que son pays était prêt à prendre «toutes les mesures nécessaires» pour se défendre. «Le Kenya empiète sur la zone frontalière de la Somalie, ce qui vient saper notre stabilité», avait-il prévenu.