La nomination de Habib Essid à la tête du gouvernement tunisien, ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique qui semble très réticente quand à son passé politique sous le régime déchu de Zine El Abidine Ben Ali.
Essid, dont la nomination a annoncée lundi par le président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP-parlement)) Mohamed Nacer. Avait en effet occupé plusieurs postes de responsabilités notamment celui de ministre de l’Intérieur sous le régime de Ben Ali.
Le nouveau Premier ministre, Habib Essid, âgé de 65 ans a été chargé par le président Béji Caïd Essebsi, de former un nouveau gouvernement appelé à stabiliser la démocratie naissante dans le pays qui vient de franchir avec peu de dégâts, l’étape du printemps arabe.
La désignation d’Habib Essid fait suite à l’élection à la tête de l’Etat, de Béji Caïd Essebsi, chef de file de l’alliance laïque NidaaTounès et aussi ex-ministre des affaires étrangères de Ben Ali.
Essid a déclaré avoir déjà entamé ses contacts avec les chefs des partis politiques et les représentants de la société civile. « Nous essayerons dans la mesure du possible de terminer ces consultations au plus vite afin que la Tunisie dépasse cette période de transition le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.
Selon le président de l’ARP, la désignation de Habib Essid au poste de premier ministre s’est faite notamment grâce à son indépendance politique mais surtout grâce à ses nombreuses compétences dans les domaines sécuritaire et économique.
Malgré ses précieuses qualités, sa nomination ne convainc pas tout le monde. Le secrétaire général du parti du Courant Démocratique, Mohamed Abbou, estime que la désignation de Habib Essid à la tête du gouvernement est « une grave erreur », un avis partagé par une large partie de la classe politique tunisienne.
Abbou a précisé qu’il n’avait aucun jugement défavorable sur la personne d’Essid à part qu’il faisait un jour, partie du système de Ben Ali et que sa nomination intervient dans une période où le pays aspire à un changement réel.