Des organes relevant du domaine judiciaire au Niger ont annoncé lundi dans un communiqué conjoint, la création d’un Cadre de Concertation des Acteurs de la Justice (CCAJ) dédié à la défense des principes et valeurs fondamentaux de la justice.
La nouvelle institution a été mise en place par le Barreau du Niger, le Syndicat National des Agents de Justice (SNAJ), le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger (SAMAN) et l’Association des Jeunes Avocats du Niger (AJAN).
Cette initiative intervient dans le sillage du conflit qui oppose, depuis quelques semaines, le gouvernement aux magistrats.
Le SAMAN était monté au créneau contre une décision des autorités concernant un audit du ministère de la Défense nationale qui avait révélé d’importants détournements de fonds. Le gouvernement avait résolu que, parmi les personnes citées dans cette affaire, seules celles qui ne rembourseront pas les fonds détournés, seront traduites en justice.
Une mesure jugée inacceptable par les magistrats qui avaient dénoncé une immixtion du pouvoir exécutif dans les attributions du pouvoir judiciaire, estimant qu’il ne revient pas au gouvernement d’indiquer qui doit être envoyé devant la justice.
Soutenu par d’autres structures du secteur, le Syndicat des magistrats a organisé ce lundi, une journée «Justice morte» sur tout le territoire, au cours de laquelle a été annoncée la création du CCAJ.
Dans leur communiqué conjoint, le Barreau du Niger, le SNAJ, le SAMAN et l’AJAN affirment que la « démarche du gouvernement porte gravement atteinte aux principes fondamentaux de l’Etat de droit et de la démocratie que sont la séparation des pouvoirs, la présomption d’innocence, l’égalité des citoyens devant la loi et l’indépendance du pouvoir judiciaire consacrés par la Constitution».
Ils demandent ainsi « au gouvernement de transmettre sans délai aux autorités judiciaires compétentes le rapport définitif de l’audit du ministère de la Défense nationale ».