L’automatisation, le champ restreint de la plupart des formations professionnelles et le manque d’emplois correspondant à leurs qualifications, constituent des entraves à l’accès des jeunes au marché du travail, révèle le nouveau rapport de l’Organisation internationale du Travail (OIT), prévenant que ces «jeunes sont confrontés à un avenir incertain sur le marché du travail».
Le nombre de jeunes actuellement non scolarisés, sans emploi ni formation (NEET) augmente, et les jeunes femmes sont deux fois plus susceptibles d’être concernées que leurs homologues masculins, relève encore l’OIT.
«Les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) qui travaillent sont aussi davantage exposés au risque de perdre leur emploi du fait de l’automatisation, et ceux qui ont une formation technique sont particulièrement vulnérables», souligne l’OIT dans son rapport intitulé «Tendances mondiales de l’emploi des jeunes 2020: La technologie et l’avenir des emplois (GET Youth 2020)».
«Cela illustre combien les compétences liées à un métier acquises par la formation professionnelle peuvent vite devenir obsolètes, plus vite que les compétences de formation générale», font remarquer les auteurs du rapport, appelant à réviser les programmes de formation professionnelle et les moderniser afin qu’ils répondent aux exigences nouvelles de l’économie numérique et du marché du travail.
GET Youth 2020 montre que les jeunes qui ont effectué des études supérieures ont moins de risque de voir leur poste remplacé par l’automatisation. Cependant, ils sont confrontés à d’autres difficultés puisque la hausse rapide du nombre de jeunes diplômés dans la population active a dépassé la demande de main-d’œuvre diplômée, tirant les salaires des diplômés vers le bas.
Depuis le précédent rapport GET Youth de 2017, il a été observé une tendance à la hausse du nombre de NEET. En 2016, 259 millions de jeunes étaient classés comme NEET, un chiffre qui aurait grimpé à 267 millions en 2019 et devrait continuer à s’accroître pour atteindre 273 millions en 2021