La filiale nigériane du groupe pétrolier Shell a accepté de dédommager à hauteur de 70 millions d’euros, la communauté Bodo vivant au Sud du Nigeria, suite à une pollution du delta du Niger, par Shell qui a fini, sept ans après, par reconnaître sa responsabilité.
C’est en 2008 que cette communauté qui regroupe des villages vivant essentiellement de la pêche et de l’agriculture avait été touchée par deux importantes fuites de pétrole (l’équivalent de 600.000 barils déversés dans la nature), détruisant ainsi les moyens de subsistance des habitants.
La compensation de 70 millions d’euros résulte d’un accord à l’amiable conclu entre Shell et les plaignants qui avaient porté plainte contre la compagnie pétrolière au Royaume-Uni. Cet accord est intervenu avant le procès qui était prévu pour cette année.
Plus de 60% du montant seront distribués aux 15.600 personnes touchées par la pollution et le reste servira à l’ensemble de la communauté.
L’avocat qui conseillait les plaignants, Martyn Day, a regretté la lenteur de Shell autour de cette question. «Je dois dire qu’il est très décevant d’avoir dû attendre six ans pour que Shell prenne cette affaire au sérieux et reconnaisse la vraie nature des dégâts causés par ces fuites sur l’environnement et ceux qui en dépendent pour vivre», a déclaré Martyn Day à la suite de l’accord dévoilé ce mercredi 07 janvier.
Du côté de Shell, les responsables du groupe pétrolier anglo-néerlandais se vantent d’être parvenus à cet accord. «Nous avons toujours voulu dédommager la communauté équitablement et nous sommes ravis d’avoir trouvé un accord», a déclaré Mutiu Sunmonu, directeur général de Shell Petroleum Development Company of Nigeria (SPDC).
Le groupe pétrolier qui est par ailleurs sommé de procéder au nettoyage de la région, attire l’attention des autorités nigérianes, sur la nécessité de lutter contre le vol de pétrole et le raffinage illégal. Selon Sunmonu, ces deux fléaux restent la cause principale de la pollution environnementale et représentent la vraie tragédie du delta du Niger.