Un rapport conjoint sur le Soudan et le Darfour rendu public par l’ONU et l’Union Africaine (UA), préconise de remplacer fin octobre prochain, l’opération de paix MINUA par une mission politique, suscitant la crainte de l’ONG Human Rights Watch de voir les civils perdre toute protection.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies est appelé le 26 mars à décider ou non d’un retrait graduel d’ici fin octobre 2020, des quelque 7.800 Casques bleus qui assurent encore aujourd’hui cette protection des civils.
Pour l’après-Minuad, à partir de début novembre, les auteurs du rapport recommandent «la mise en place d’une présence intégrée de soutien politique et de soutien à la consolidation de la paix, dont le siège serait à Karthoum».
«Le Darfour n’a rien à voir avec le reste du Soudan», s’est insurgé lundi dernier dans un communiqué, le directeur de HRW, Kenneth Roth, soulignant que «le Conseil de sécurité de l’ONU devrait reconnaître que le Darfour a besoin d’un retrait (de Casques bleus) bien plus graduel et garder une présence sécuritaire onusienne sur le terrain, afin de protéger activement, les civils».
Force de paix conjointe avec l’Union africaine, la Minuad est déployée au Darfour, dans l’ouest du Soudan, depuis 2007 et a compté jusqu‘à 16.000 Casques bleus.
Selon l’ONU, le conflit au Darfour entre des insurgés et l’ancien gouvernement soudanais, a fait depuis 2003 environ 300.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés. La violence armée entre les groupes rebelles a reculé, mais les causes profondes du conflit demeurent, ce qui exacerbe les tensions intercommunautaires.