Plusieurs centaines d’Algériens, principalement des jeunes, ont participé mardi dans la ville de Tamanrasset, située à 1.900 km au sud d’Alger, à des rassemblements de protestation contre le projet d’exploitation du gaz de schiste dans cette région de l’extrême sud du pays.
Un premier rassemblement avait eu lieu lundi devant le siège de l’arrondissement d’In Salah dans la wilaya de Tamanrasset. Face à la passivité des autorités locales, les centaines de manifestants venus également d’autres régions du pays, ont repris de plus belle mardi, leur mouvement de protestation à Tamanrasset.
Certains manifestants sont venus de Ghardaïa et d’Adrar, deux villes du sud algérien, tristement connues pour leurs sanglantes protestations anti-gouvernementales.
Le ministre de l’Energie, Youcef Yousfi avait en effet, annoncé le 27 décembre dernier, que l’Algérie venait d’effectuer « avec succès » son premier forage pilote « très prometteur », de gaz de schiste dans le bassin d’Ahnet à In Salah.
Mais, les habitants de la région réclament l’arrêt immédiat du forage en avançant plusieurs raisons sanitaires et sécuritaires. D’après eux, le précédé adopté pour l’extraction du gaz de schiste, outre le fait qu’il contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre, est susceptible d’augmenter le taux de radon, un gaz radioactif incolore et inodore présent dans les sous-sols dans toute la région et les localités environnantes. Ce qui accroît inévitablement le risque de cancer du poumon.
De plus, et comme l’atteste plusieurs expériences de forages dans le monde entier, l’extraction du gaz non conventionnel entraine des microséismes répétitifs et la pollution des nappes phréatiques. Or le sud algérien, ne dispose quasiment d’aucune autre ressource hydraulique hormis la nappe albienne. Si cette nappe phréatique, la plus grande du monde, venait à être polluée, les dégâts seront ressentis à l’échelle nationale.
Face à ces soulèvements populaires, et pour éviter une nouvelle rébellion dans la région, une délégation ministérielle devrait faire le déplacement à Tamanrasset dans les prochains jours, pour tenter de trouver un compromis sur ce projet hautement sensible, ont affirmé plusieurs députés de la région.