La justice égyptienne a ordonné ce jeudi 19 mars, la remise en liberté de 15 dissidents politiques, ont annoncé des sources judiciaires au Caire.
Hazem Abdel-Azim, ancien directeur de campagne du président Abdel Fattah al-Sissi, qui s’était par la suite transformé en critique du chef de l’Etat concernant sa politique, fait partie de ces détenus qui devraient retrouver leur liberté, à la satisfaction de leurs familles.
Les familles de détenus menaient en effet des combats pour obtenir la libération de leurs proches, craignant qu’ils soient contaminés par le nouveau coronavirus en prison. Des dirigeants de partis de l’opposition figurent aussi sur la liste de 15 personnes bénéficiant de la mesure du parquet de la sécurité d’Etat.
Des organisations de défense des droits humains critiquent régulièrement le régime d’Abdel Fattah al-Sissi, qui, à leurs yeux, se livre à une répression sans merci contre ses opposants. Elles pointent particulièrement du doigt les poursuites contre les partisans islamistes de la confrérie des Frères musulmans, aujourd’hui interdite.
En janvier passé, Amnesty International avait indiqué que l’intensification de cette répression a rendu l’Egypte «plus dangereuse» que jamais dans son histoire récente, pour les personnes osant critiquer le pouvoir. «Sous l’administration du président Abdel Fattah al-Sissi, l’Egypte est devenue une prison à ciel ouvert pour les dissidents», avait déploré l’ONG.
L’actuel chef d’Etat égyptien est arrivé au pouvoir après la destitution en 2013 par l’armée, qu’il dirigeait, du président islamiste démocratiquement élu Mohamed Morsi. Il a été élu pour un deuxième mandat à la tête de la magistrature suprême en mars 2018 avant d’être évincé et condamné par la suite à plusieurs peines capitales.