La compagnie aérienne Turkish Airlines, la dernière à desservir la Libye, a annoncé mardi la suspension de la desserte de ce pays, en raison de la détérioration des conditions de sécurité et de la poursuite des combats inter-libyens.
Le transporteur turc justifie sa décision par la situation particulièrement inquiétante qui sévit en dans le pays. L’interruption de ses deux vols quotidiens entre Istanbul et la ville libyenne de Misrata, intervient après la suspension des autres vols qui reliaient la Turquie aux trois villes libyennes, Tripoli, Benghazi et Sebha.
Selon certains spécialistes, cette décision n’est pas anodine. En effet, la plus grosse usine sidérurgique de Misrata avait été bombardée dimanche matin par l’aviation fidèle au premier ministre, Abdallah Al-Thinni, dont le gouvernement est reconnu par la communauté internationale mais qui a été contraint de s’exiler avec le Parlement dans l’est du pays suite à la prise de contrôle de la capitale, Tripoli par les milices islamistes.
Les nombreuses organisations djihadistes qui contrôlent des pans entiers du territoire libyen ont réussi à mettre la main sur plusieurs aéroports du pays. Les combats entre milices rivales pour prendre le contrôle de ces aéroports ont occasionné à ces structures, des dégâts qui se chiffrent par plusieurs millions d’euros. Certains avions des compagnies libyennes ont été sérieusement endommagés lors de ces affrontements armés. Les pistes d’atterrissage ont également été détériorées suite aux nombreux bombardements qui perdurent depuis des mois.
Trois ans après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, la Libye reste encore plongée dans le chaos et l’anarchie totale. Livré aux milices armées, le pays est dirigé par deux parlements et deux gouvernements rivaux, l’un proche des miliciens islamistes de Fajr Libya (Aube de la Libye) et qui tient son siège à Tripoli, alors que l’autre, reconnu par la communauté internationale, reste implanté à Tobrouk, près de la frontière égyptienne.