Le président tchadien, Idriss Déby Itno, a déploré, mardi 24 mars, la mort de 92 militaires intervenue lors d’une attaque perpétrée par la secte islamiste nigériane Boko Haram à Boma, dans la province du Lac.
Dans une intervention retransmise sur une chaîne d’Etat, le chef de l’Etat, qui s’est rendu sur les lieux de l’attaque, a déclaré que « nous avons perdu 92 de nos soldats, sous-officiers et officiers » au cours de l’attaque survenue dans la nuit de dimanche à lundi. « C’est la première fois que nous perdons autant d’hommes », a regretté le président tchadien.
« Le camp se trouve sur une île où tous les axes sont étroitement contrôlés par les éléments de Boko Haram, ils ont quitté les lieux de leur propre gré, sans qu’ils ne soient contraints ou mis en déroute par l’armée tchadienne », a révélé un responsable de la sécurité de la région sous couvert de l’anonymat.
D’après plusieurs officiers, une vingtaine de véhicules de l’armée aurait été détruite et des blindés, du matériel militaire ont été récupérés et emportés par des assaillants, et des militaires seraient probablement pris en otage. «L’ennemi a porté un coup dur à notre système de défense dans cette zone », a reconnu un officier supérieur.
L’armée tchadienne est engagée dans une coalition régionale de lutte contre Boko Haram, la Force multinationale mixte (FMM), qui a débuté ses opérations militaires depuis 2015 autour du lac Tchad.
Le groupe islamiste qui a fait depuis son insurrection en 2009, près de 36.000 morts, dispose toujours d’une forte capacité de nuisance. Une embuscade tendue lundi dernier, dans la région du Konduga (Etat du Borno), dans le Nord-Est du Nigeria, a coûté la vie à au moins 70 soldats de l’armée nigériane.