Covid-19 : Des ONG en Tunisie plaident pour la libération des détenus âgés

Des ONG en Tunisie ont appelé jeudi, les autorités à libérer les détenus âgés et à ne pas emprisonner des citoyens pour des violations du confinement et du couvre-feu imposés face à la pandémie du Covid-19, en privilégiant les amendes et les travaux d’intérêt général.

Dans une lettre conjointe publiée jeudi, 27 NOG et associations locales et internationales estiment que le nombre de 1.420 prisonniers récemment gracié est «insuffisant».

Elles demandent alors au président Kais Saied de gracier « dans les plus brefs délais » un nouveau contingent de prisonniers, notamment les personnes âgées «souffrant de maladies chroniques ou lourdes, et/ou ne constituant pas un danger pour la société».

Selon la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), l’Organisation mondiale contre la torture et les Avocats sans frontières, «l’irruption de la maladie Covid-19 en milieu carcéral, engendrerait une catastrophe sanitaire qui dépasserait le seul cadre des prisons».

Selon la lettre, plus de 1.500 personnes auraient été arrêtées pour violation des mesures du confinement durant les 16 derniers jours, et un certain nombre d’entre elles sont placées en détention.

Le confinement général en vigueur depuis le 22 mars en Tunisie a été prolongé de 15 jours, jusqu’au 20 avril, soit quelques jours avant le début prévisible du mois sacré de jeûne du ramadan.

Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux travailleurs précaires, ont manifesté récemment dans un quartier populaire de Tunis pour protester contre le confinement et réclamer des aides promises par le gouvernement.

Le gouvernement avait annoncé le 21 mars un plan d’aide pour faire face au confinement, dont 150 millions de dinars (50 millions d’euros) versés sous forme de primes directes à des personnes jugées nécessiteuses, entre le 31 mars et le 6 avril.