«Au vu de la situation actuelle, il est nécessaire d’étendre les restrictions de mouvement dans l’Etat de Lagos, d’Ogun, et à Abuja, la capitale fédérale pour 14 jours supplémentaires», a annoncé hier lundi, le chef de l’Etat nigérian, Muhammadu Buhari, dans une allocution télévisée.
La prolongation de deux semaines du confinement dans ces régions, les plus touchées du pays par le Covid-19, intervient dans un climat social tendu doublé d’une multiplication d’actes criminels.
Buhari a remercié une fois encore les populations pour le respect des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, et leur a demandé de coopérer avec le gouvernement dans ce combat.
Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, comptait en 2018 le plus grand nombre de personnes vivant sous le seuil de l’extrême pauvreté au monde, soit plus de 87 millions de citoyens qui dépendent de l’économie informelle pour survivre, selon l’organisation World Poverty Clock.
Depuis le 31 mars, des Etats nigérians ont dû adopter des mesures strictes de restriction de mouvement, et ont fermé leurs frontières, perturbant les chaînes de distributions alimentaires.
«J’ai demandé à étendre la liste des foyers bénéficiant des aides de l’Etat de 2,6 à 3,6 millions de foyers dans les deux prochaines semaines», a déclaré le chef de l’Etat.
Les aides gouvernementales ne parviennent pas à calmer ni la faim ni la colère de la population et les émeutes, les cambriolages et les actes de criminalité ont fortement augmenté ces dernières 24 heures.
Des vidéos d’émeutes circulaient sur les réseaux sociaux, instaurant un climat de peur, notamment dans les Etats d’Ogun et de Lagos, où l’on enregistre des densités de population parmi les plus élevées au monde.
La Banque mondiale a mis en garde cette semaine contre un risque de «crise alimentaire» en Afrique. Le Nigeria comptait lundi 10 morts et 323 cas atteint de coronavirus sur environ 5.000 tests réalisés.