Le commandant en chef de la police en Mozambique, Bernardino Rafael, a indiqué, mardi devant la presse, que son pays travaille à « restaurer l’ordre public » dans sa partie nord où des attaques jihadistes se multiplient ces derniers temps.
Fin mars dernier, un groupe jihadiste qui avait attaqué deux villes du nord du pays avait revendiqué ces attaques dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Dans la ville de Mocimboa da Praia, les insurgés islamistes avaient détruit des bâtiments officiels, des banques, des installations militaires, et hissé leur drapeau noir avant de se retirer, selon des témoignages.
« Aucune zone n’est aux mains des insurgés », a assuré Bernardino Rafael, tout en reconnaissant, que « certaines zones sont la cible d’incursions criminelles » et que le travail est en train d’être accompli pour y ramener l’ordre.
Le groupe jihadiste concerné, une branche régionale du groupe Etat islamique (EI), opère depuis octobre 2017 dans toute la province à majorité musulmane du Cabo Delgado (nord du pays). En raison de ses multiples attaques meurtrières contre les villageois et les forces de sécurité, la région vit pratiquement dans la terreur.
Si cette zone est reconnue riche en importants gisements gaziers sous-marins, le groupe terroriste affirme ne pas se battre pour les richesses, mais pour l’application de la loi islamique.
Jusqu’ici, les forces de sécurité mozambicaines ont du mal à maitriser le mouvement terroriste, en dépit du secours apporté par des entreprises de sécurité privées de la région.
Ainsi le rétablissement de l’ordre dans le Cabo Delgado promis régulièrement par le président mozambicain, Filipe Nyusi, reste encore lettre morte.
Selon une ONG locale, depuis le début de l’insurrection en 2017, au moins 90 000 civils ont été déplacés par les combats et survivent dans des conditions très précaires.