Deux hommes ont été arrêtés en Tunisie dans le cadre d’une enquête sur un «projet terroriste» visant à contaminer volontairement des agents des forces de sécurité au Covid-19, en leur toussant au visage, a indiqué jeudi le ministère tunisien de l’Intérieur.
Les deux hommes ont été arrêtés lundi à Kebili, dans le sud tunisien, a précisé le porte-parole de la Garde nationale, Houssem Eddine Jebabli.
Selon un communiqué du ministère, le premier est un membre présumé d’un réseau jihadiste, soupçonné d’avoir usé de son «autorité morale» sur des partisans présentant les symptômes de la maladie de Covid-19.
Le second suspect, qui était sous surveillance policière au moment de son arrestation et devait se présenter régulièrement dans les locaux de la police, a avoué lors de son interrogatoire, avoir reçu comme consigne de tousser délibérément lors de l’une de ces visites afin de contaminer les agents, selon le texte.
M. Jebabli a précisé que le suspect n’avait pas pu entrer dans les locaux ni approcher des agents en raison des mesures de précaution prises face à la pandémie. Des tests sont en cours pour savoir s’il est porteur du virus, a indiqué le ministère.
Le ministre de l’Intérieur tunisien Hichem Mechichi avait déclaré au début d’avril que «si un malade ne respecte pas l’isolement exigé et les instructions du ministère de la Santé, et qu’il contamine ainsi une autre personne, nous pourrons le poursuivre en vertu du code pénal, et si la contamination entraîne la mort, il pourra être poursuivi pour homicide involontaire».
La Tunisie reste sous état d’urgence depuis une série d’attentat meurtriers visant forces de l’ordre et touristes en 2015. Des centaines de cas de nouveau coronavirus, dont 25 décès, ont été officiellement déclarés en Tunisie, où un confinement général est en vigueur jusqu’au 19 avril au moins.