Une enquête commanditée par le président camerounais, Paul Biya suite à une opération militaire menée en février dernier dans le village de Ngarbuh au nord-ouest du Cameroun, a révélé que 13 civils, dont 3 femmes et 10 enfants, avaient été tués par trois soldats aidés par quelques membres d’un comité d’autodéfense.
L’affaire remonte à la nuit du 13 au 14 février lorsque des militaires avaient pris d’assaut ce village séparatiste anglophone. L’opération qui avait fait périr 23 civils, selon l’ONU, avait déclenché un tollé international, mais Yaoundé avait nié toute responsabilité de son armée et affirmé que la mort de civils était la conséquence d’un «malheureux accident».
Ce mardi 21 avril, la présidence camerounaise a finalement admis l’implication de militaires dans ce massacre, après les premières conclusions de l’enquête qui donnent des précisions sur l’opération et l’identité des militaires impliqués.
Trois soldats et un groupe d’autodéfense ont « donné l’assaut » contre le village, repéré comme un « centre de regroupement des terroristes », « sur la base des informations communiquées par un terroriste repenti et un paysan », explique le communiqué de la présidence.
« Après des échanges de tirs au cours desquels cinq terroristes ont été abattus », les trois militaires et certains membres du comité d’autodéfense ont « découvert que trois femmes et dix enfants avaient péri du fait de leur action», et, «pris de panique, ils ont tenté de masquer les faits par des incendies », poursuit le document.
« Un sergent a volontairement biaisé le compte-rendu à sa hiérarchie (…) sur la base duquel le gouvernement a initialement fondé sa communication », déplore le communiqué. Le président Paul Biya a ordonné l’arrestation de tous les auteurs du massacre.