L’opposant togolais, Agbeyome Kodjo, a été arrêté dans la matinée de mardi, par des soldats qui étaient postés depuis la veille, autour de son domicile à Lomé.
Le leader du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), qui s’était autoproclamé Président élu à l’issue de la présidentielle du 22 février dernier, n’aurait pas répondu à toutes les convocations l’enjoignant de se présenter devant le Service central de recherches et d’investigations criminelles (SCRIC) de la Gendarmerie.
Ce mardi, l’ancien Premier ministre Kodjo était attendu pour la troisième fois en un mois, par le SCRIC. Mais ses avocats ont expliqué, lundi à la presse, qu’il ne pourra pas s’y rendre pour des raisons de santé, sollicitant en même temps la suspension de la procédure contre leur client.
Cet opposant est poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation, dont l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, l’usage des insignes de l’Etat, ou encore des troubles aggravés à l’ordre public. Député et ancien président du Parlement, sa double immunité a été levée en mi-mars par l’Assemblée nationale.
Selon les résultats officiels du scrutin présidentiel du 22 février, Agbéyomè Kodjo était arrivé en deuxième position avec 19,46% des suffrages, contre 70,78% pour le président sortant Faure Gnassingbé et 5% pour l’opposant historique Jean-Pierre Fabre.
Des chiffres contestés par Kodjo qui s’était autoproclamé « président » le 1er février lors d’une messe « d’investiture » organisée sous l’égide de l’archevêque émérite de Lomé, Mgr Philippe Fanoko Kossi Kpodzro.
Un cadre du MPDD, Bessan Kodjo, a dénoncé l’arrestation de leur leader, la qualifiant d’«un enlèvement pur et simple».
La conférence des Evêques du Togo a condamné, pour sa part, la «brutalité et la violence» perpétrées par les forces de sécurité pour arrêter l’opposant. Elle a demandé sa libération, en invitant les autorités à privilégier une solution politique.