L’Algérie investira pas moins de 70 milliards de dollars sur 20 ans, afin de développer l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste, a annoncé dimanche, le PDG de Sonatrach, Saïd Sahnoun.
La décision ne fait l’unanimité dans le pays puisque le projet est vivement contesté par les habitants du sud du pays, une région riche en gaz non conventionnel.
Pourtant le patron de Sonatrach soutient que le projet s’inscrit dans une vision plus globale qui permettra à terme, la création de près de 50.000 emplois sans provoquer de dégâts environnementaux.
La Sonatrach prévoit ainsi de produire environ 20 milliards de m3 de gaz de schiste par an. Pour se faire, la société nationale en charge de l’extraction du gaz devra forer quelque 200 puits annuellement.
Selon l’annonce du directeur de la société nationale d’extraction et de production du gaz en Algérie, la décision d’investir dans le secteur des énergies fossiles non conventionnelles est « incontournable » à l’heure actuelle.
Pour assurer l’approvisionnement du marché intérieur tout en stabilisant la valeur de ses exportations, l’Algérie devra en effet accroitre et renforcer la base de ses réserves d’hydrocarbures, a précisé Sahnoun.
L’Algérie se place au troisième rang mondial pour ses réserves de gaz de schiste exploitables. Le pays compte donc en profiter malgré les nombreuses voix qui s’élèvent depuis plusieurs semaines, pour dénoncer les conséquences potentiellement dangereuses du projet gazier sur l’environnement.
Mais, le patron de Sonatrach se veut rassurant en garantissant une production de gaz propre grâce à une gestion optimale des eaux de rejets.
Les opposants au projet dénoncent principalement le processus lourdement polluant, pour la nappe phréatique que peut engendrer l’extraction du gaz de schiste. La méthode de fracturation hydraulique de la roche pour extraire le gaz de schiste se fait principalement en mélangeant de grandes quantités d’eau avec des produits chimiques.
Le grand sud algérien renferme en effet, l’une des plus grandes nappes phréatiques de la planète, avec une estimation de 50 à 60.000 milliards de mètres cubes d’eau douce. Un expert algérien prévient qu’en plus de la pollution de la nappe, le secteur agricole perdra 10 emplois pour un emploi crée dans l’industrie du gaz de schiste. Une équation difficilement admissible aux yeux des habitants de la région.