Le principal parti de l’opposition au Mozambique, la Renamo, a accusé jeudi les forces de sécurité d’avoir tué 14 civils dans la province de Cabo Delgado (nord), fréquemment attaquée par des jihadistes.
L’ancien mouvement rebelle de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo) a nommé les 14 victimes qui ont été tuées, selon lui, dans trois attaques récentes.
Le 12 avril, les forces de sécurité ont intercepté un bateau transportant des personnes et des marchandises de Pemba à l’île d’Ibo, au large de la côte nord. Après «interrogatoire, elles ont traîné le bateau sous la jetée et ont tiré sur tous les occupants, causant la mort de huit citoyens », a affirmé Jose Manteigas, porte-parole de la Renamo, aux journalistes à Maputo.
Le 16 avril, des soldats ont ouvert le feu sur un bateau naviguant de Palma à Pemba alors qu’il traversait l’île d’Ibo, a-t-il dit, précisant que deux des trois personnes à bord ont été tuées par balles. Selon Manteigas, des soldats ont aussi tiré sur quatre personnes dans le district de Palma, à une date qu’il n’a pas précisé.
Ces dernières semaines, un groupe islamiste apparu il y a deux ans et demi a brièvement occupé plusieurs villes de la province du Cabo Delgado, détruit des bâtiments officiels et des infrastructures et déployé son drapeau noir barré d’inscriptions en arabe.
Le groupe jihadiste responsable de ces attaques opère depuis octobre 2017 dans toute la province à majorité musulmane du Cabo Delgado, riche en gisements gaziers sous-marins. Il y a multiplié les opérations meurtrières contre les populations civiles et les forces de sécurité.
Le Mozambique a déployé des soldats et des unités spéciales de police à Cabo Delgado, mais ils n’ont pas réussi à contenir l’insurrection qui a débuté en 2017.
La Renamo a appelé jeudi le président Filipe Nyusi à «prendre des mesures immédiates pour mettre fin à ces meurtres barbares».