Le domicile de Jean Ping, opposant au président Ali Bongo du Gabon, a été attaqué par plus de 300 jeunes assaillants fidèles au régime, a annoncé lundi, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA).
Selon des témoins sur place, l’agression visiblement bien préparée, a débuté vers 6h ce lundi, par l’arrivée de jeunes assaillants en petits groupes, brandissant des banderoles et pancartes et scandant des mots et slogans hostiles à Jean Ping.
Ensuite ils se sont attaqués aux cameras de surveillance puis au compteur d’électricité. Devenus impressionnants en nombre, ils ont ensuite allumé un feu à l’entrée du domicile de Ping et procédé à des jets de pierres, des bouteilles et toute sorte de projectiles qui ont brisé des vitres de la résidence.
Réveillé en sursaut, Ping a alors immédiatement alerté des militants de l’opposition qui sont venus sur place, où ils ont livré bataille aux manifestants, neutralisant une quinzaine parmi eux.
Après avoir interrogé ces jeunes, Ping dénonce une opération commando pour l’assassiner car, dit-il, ces jeunes ont reçu 5.000 Francs CFA chacun, soit 7,5 euros pour attaquer son domicile. Il a par ailleurs décidé de porter plainte.
Interrogé sur cette agression contre l’opposant Ping, le ministre gabonais de l’Intérieur, Guy Bertand Mapangou, a déclaré sur RFI que les 16 manifestants arrêtés sont actuellement interrogés en vue de déterminer la responsabilité de chacun d’entre eux.
Même s’il n’a pas encore annoncé officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, Ping est déjà perçu par certains membres du parti au pouvoir, comme étant le futur adversaire du président Ali Bongo, après l’éclipse de la scène politique d’André Mba Obame, candidat malheureux de la présidentielle de 2009.