Le secteur bancaire marocain sera confronté à une baisse de rentabilité, en raison d’une baisse des marges nettes d’intérêt, dans un contexte de coronavirus, d’après les prévisions de l’agence de notation Moody’s.
« Nous prévoyons une réduction des marges d’intérêt nettes, car les revenus bruts d’intérêt diminueront bien plus que les charges sur les dépôts », prédit Moody’s. « De plus, nous prévoyons que les perturbations liées aux coronavirus limitent la demande de crédit », poursuit l’agence de notation dans son analyse.
« Un facteur qui pèsera sur la rentabilité finale des banques est la hausse des provisions pour créances douteuses notamment en Afrique subsaharienne où le coronavirus à défaut d’avoir provoqué le désastre sanitaire qu’on prédisait, a profondément affecté des économies déjà fragiles qui sortent à peine de programmes de réformes économiques », lit-on dans le document rédigé par Moody’s.
«L’exposition croissante des banques marocaines aux pays d’Afrique subsaharienne représente un profil de risques plus élevé que les activités au Maroc», soutient Moody’s. Elle relève que «les crédits aux économies d’Afrique subsaharienne représentaient à fin 2019, près de 17,5% des prêts des 3 banques marocaines notées ayant une présence panafricaine» à savoir Attijariwafa Bank, BMCE Bank of Africa et BCP.
Après analyse, Moody’s recommande la prudence, rappelant que «la capacité budgétaire du gouvernement marocain à soutenir les grandes banques est quelque peu limitée, comme l’indique sa faible cote de crédit».
Il est à noter que selon les éléments d’évaluation de Moody’s, la taille du système bancaire marocain est relativement élevée, le total des actifs représentant environ 135% du PIB nominal à fin 2019.