La Cour d’appel de Cotonou a requis 12 mois de prison ferme à l’encontre du journaliste Ignace Sossou, à l’issue de sa deuxième audience tenue ce mardi.
Agent du site Bénin web TV, et collaborant avec plusieurs collectifs dont le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) et le Réseau 3i (Initiative, Impact, Investigation), le journaliste d’investigation avait été condamné en décembre dernier pour «harcèlement par le biais de moyens de communications électroniques», selon son avocate, Me Prisca Ogoubi.
La veille de son arrestation, le 19 décembre, Ignace Sossou avait posté sur ses pages Facebook et Twitter des propos attribués au procureur de la République Mario Metonou, intervenant lors d’une conférence organisée à Cotonou par l’agence française de développement média (CFI) pour débattre des «fake news».
Ce mardi matin, les avocats d’Ignace Sossou ont réclamé en revanche sa libération et le procureur général a fini ses réquisitions en demandant 12 mois de prison.
«Lorsqu’il y a des erreurs dans sa publication, on exige un droit de réponse. On ne poursuit pas», ont soutenu les avocats du journaliste Ignace Sossou.
«Les erreurs et les aléas des tweets en direct justifient ma présence ici devant vous, mais cela ne me rend pas coupable de cyber-harcèlement», a déclaré le journaliste lors de l’audience.
En face, les avocats de la partie civile ont demandé de confirmer la condamnation de 18 mois de prison. Le procureur général a demandé de réduire la peine et de condamner Ignace Sossou à douze mois de prison ferme et à 500.000 francs CFA d’amende.
Ce procès se déroule dans un contexte de grave crise politique qui frappe le pays d’Afrique de l’Ouest depuis les législatives d’avril 2019. Cette crise est marquée entre autres par des arrestations et des répressions dans le sang de manifestations de partisans de l’opposition.