Amnesty international a appelé mardi les autorités camerounaises à protéger de toute urgence» du coronavirus, les détenus dans les prisons surpeuplées du Cameroun, où l’organisation redoute un nombre «élevé» de prisonniers infectés.
Dans un communiqué publié mardi «l’organisation confirme qu’un détenu au moins a été testé positif à ce virus dans la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, et transféré dans un établissement médical en dehors de la prison».
«Les autorités n’ont ni confirmé ni nié la présence de ce virus dans les centres de détention», mais Amnesty International dit avoir a reçu «des informations indiquant que le nombre d’actuels et d’anciens détenus testés positifs pourrait être beaucoup plus élevé».
Le 23 avril, le ministère de la Justice avait pourtant annoncé la remise en liberté de plus de 1.300 détenus des prisons de Douala et Yaoundé, expliquant que le nombre total de libérations allait être connu au terme du processus.
Selon Amnesty, «les mauvaises conditions de détention dans ces établissements » risquent de faire des prisons «des épicentres de la pandémie, à moins que des mesures ne soient prises de toute urgence».
Amnesty appelle aussi les autorités à «cesser d’aggraver la surpopulation des centres de détention avec des arrestations arbitraires».
Le Cameroun, qui n’a pas mis en œuvre les mesures drastiques de confinement, de circulation et de fermeture de lieux de concentration du public que nombre d’autres pays africains ont décrété, est l’un des Etats les plus touchés du continent par la pandémie, avec plus de 2.100 cas déclarés officiellement et 64 décès mardi.
Le pays qui est « confronté à de sérieux défis liés à la double pandémie de Covid-19 et aux chocs des termes de l’échange » va recevoir du Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI), une enveloppe de 135,56 Milliards de FCFA (226 millions de dollars) en vue de renforcer le plan de riposte contre la propagation du COVID-19, a annoncé l’institution.
On dénombre environ 30.000 détenus dans les prisons du Cameroun, dont plus de la moitié sont des prévenus en attente de jugement, selon le barreau camerounais.