Environ 30.000 partisans de l’opposition au Malawi, se sont rassemblés dimanche à Lilongwe pour un meeting avant la présidentielle prévue dans moins de deux mois, en dépit des restrictions imposées par le gouvernement pour tenter d’enrayer l’épidémie de coronavirus.
Lors du meeting organisé dimanche dans la capitale Lilongwe en dépit de l’interdiction des rassemblements publics limités à 100 personnes maximum, seule une poignée des milliers de personnes présentes portaient un masque pour se protéger du virus.
Au pouvoir depuis 2014 au Malawi, Peter Mutharika, 79 ans, a été réélu en mai 2019 pour un second mandat dès le premier tour de scrutin. Il a été crédité par la Commission électorale locale (MEC) de 38,5% des suffrages, contre 35,4% au chef de l’opposition Lazarus Chakwera.
Mais, sur requête de l’opposition, la Cour constitutionnelle a annulé en février, la victoire du président sortant pour cause de fraudes caractérisées et ordonné un nouveau scrutin, programmé par le Parlement le 2 juillet.
Entre autres «irrégularités généralisées et systématiques», la Cour constitutionnelle avait notamment relevé le nombre anormalement élevé de procès-verbaux de résultats recouverts de blanc à corriger.
«L’utilisation de Tippex et l’altération des résultats (du scrutin) était illégale et a constitué une irrégularité grossière», ont confirmé les juges de la Cour suprême d’appel dans leur jugement.
Arrivé troisième du scrutin de 2019 en réunissant 20,2% des suffrages, le vice-président Saulos Chilima, en rupture de ban avec le président Peter Mutharika, a aussitôt salué la décision des juges. « La démocratie a gagné», s’est réjouit M. Chilima confiant à la presse, que «le peuple du Malawi a gagné, les générations futures ont gagné».
Mutharika qui a nié toute irrégularité avait saisi la Cour suprême d’appel, qui a confirmé cette décision. Le Malawi est considéré comme l’un des pays les plus démunis de la planète. Selon la Banque mondiale, plus de la moitié de ses 17 millions d’habitants vit sous le seuil de la pauvreté.