La présidente de la Commission électorale du Malawi (MEC), Jane Ansah, a finalement annoncé jeudi sa démission, réclamée depuis plusieurs mois par l’opposition et la société civile qui l’accusaient d’avoir couvert les fraudes ayant permis la victoire du chef de l’Etat sortant Peter Mutharika à la présidentielle de mai 2019.
« J’ai écrit à l’autorité qui m’a nommée (le président) pour l’informer que j’avais décidé de quitter mes fonctions », a déclaré Ansah à la radiotélévision nationale MBC, précisant qu’elle quittait ses fonctions par respect de la décision de la Cour suprême d’appel, dont elle est membre en tant que magistrate.
Comme pour se défaire des accusations portées sur elle, Jane Ansah a indiqué : «j’ai exercé mes fonctions en gardant les mains propres, je n’ai pas de cadavres dans mon placard (…) et je m’en vais heureuse ».
Cette démission intervient à un mois du nouveau scrutin présidentiel ordonné par la Cour constitutionnelle après l’annulation de la présidentielle de mai 2019 pour quelques irrégularités.
Le départ de la patronne de la MEC est le deuxième succès enregistré dans les camps de l’opposition et de la société civile, après avoir obtenu, de la part de la Cour constitutionnelle, l’invalidation du scrutin gagné par Mutharika.
L’annonce de la démission a été vraisemblablement une surprise, dans la mesure où une nouvelle journée de manifestations devait avoir lieu la semaine prochaine pour continuer à réclamer un changement à la tête de la Commission électorale.
Le scrutin présidentiel aura lieu le 23 juin, en dépit de la pandémie du coronavirus. Peter Mutharika, 79 ans, est candidat à sa propre succession pour un second mandat.