Le principal parti de l’opposition au Burundi, le Conseil national pour la liberté (CNL), a déposé ce jeudi 28 mai, devant la Cour constitutionnelle, son recours contre le résultat du scrutin présidentiel du 20 mai remporté par le candidat du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye, selon les chiffres communiqués par la Commission électorale nationale indépendante (Céni).
«Nous venons de déposer notre dossier de recours à la Cour constitutionnelle », a fait savoir le leader du CNL, Agathon Rwasa, à la sortie de la Cour.
« Il y a tellement d’irrégularités, il y a des erreurs monumentales qui se remarquent un peu partout dans le pays », a déploré ce candidat arrivé deuxième de l’élection, ajoutant que son parti a produit, dans son recours, «des preuves qu’il y a eu une fraude massive » ayant décrédibilisé le scrutin.
Il faudra attendre huit jours au plus pour que la Cour se prononce d’abord sur la validité du recours. Le CNL a dit ne pas exclure de saisir, si nécessaire, d’autres institutions sous-régionales comme la Cour de justice de l’Afrique de l’Est (EACJ).
Selon les résultats publiés au début de cette semaine par la Céni, le candidat du CNDD-FDD au pouvoir, le général Evariste Ndayishimiye, a obtenu 68,72% des suffrages exprimés, suivi par Rwasa avec 24,19%.
L’opposition n’est pas la seule à avoir dénoncé ces résultats. L’Eglise catholique, qui avait déployé plus de 2.700 observateurs le jour du scrutin, avait aussi noté « beaucoup d’irrégularités quant à la liberté et la transparence du processus électoral ainsi qu’à l’équité dans le traitement de certains candidats et des électeurs ».
En cas de rejet du recours de l’opposition, Ndayishimiye sera investi en août, à la fin du mandat de l’actuel président Pierre Nkurunziza.