Le maire de la ville de Béni, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), Buanakawa Masumbuko Nyoni a été démis de ses fonctions ce samedi 30 mai, par le gouverneur de la province du Nord-Kivu qui a fait part, dans son arrêté de suspension, d’un manque de retenue dans les déclarations du maire, «d’actes subversifs » et de la mise en cause de l’autorité de l’Etat.
Il y a quelques jours, des manifestations de la population ont eu lieu dans la ville pour exiger la démission du maire, après la résurgence de l’insécurité causée par des hommes armés.
Le dernier incident en date concerne la mort d’un jeune activiste, le 21 mai dernier, abattu par un policier au cours d’une manifestation organisée par le mouvement citoyen Lucha pour exiger la paix.
Commentant ces manifestations, le maire Buanakawa Masumbuko Nyoni a accusé, sur les ondes d’une radio locale, l’autorité provinciale ainsi que les députés provinciaux et nationaux d’être responsables de l’insécurité dans la ville de Béni.
« Ceux qui tuent à Béni sont les politiciens », a-t-il déclaré, pointant du doigt « les députés nationaux et les députés provinciaux, malheureusement en complicité avec le gouvernement provincial » du Nord-Kivu (est) qu’il accuse d’avoir instrumentalisé les manifestants.
Selon lui, par cette manipulation derrière les manifestations, les responsables provinciaux auraient voulu montrer que la ville de Béni est devenue « ingouvernable », afin de justifier son remplacement à la tête de la mairie.
Dénonçant un complot, il s’est dit prêt à plier bagages, mais pas à endosser les tueries et assassinats dont il ne serait pas responsable.
C’est suite à ces déclarations que le gouverneur Carly Nzanzu Kasivita a pris la décision de suspendre Nyoni « par mesure d’ordre » public.