L’opposant gabonais, Jean Ping, dont la maison a été saccagée le 12 janvier dernier, par un groupe de jeunes, pourrait être jugé et condamné à une peine carcérale pour torture physique et morale sur ses jeunes agresseurs.
Une enquête est déjà ouverte suite à l’attaque du domicile de Ping, a affirmé jeudi la procureure de la République, Sidonie Flore Ouwé, expliquant que deux procédures distinctes allaient être menées, tout en reprochant aux deux parties de vouloir se faire justice par soi-même et de mettre ainsi en danger la République.
D’une part, les jeunes sont poursuivis pour dégradations de biens et d’autre part, Ping sera poursuivi pour séquestration de 15 jeunes agresseurs dans sa concession, torture physique, coups et blessures volontaires.
Rappelons que Ping avait été attaqué par plus de 200 jeunes en début de semaine. Avant l’arrivée de la police, il avait pu neutraliser une quinzaine d’entre eux. Selon le procureur, ces jeunes ont été ensuite déshabillés, ligotés et mal traités.
«Rien ne justifie la barbarie de cette homme d’Etat qui a ordonné l’arrestation des jeunes hommes et les ont interrogés durement. Traitements dégradants et humiliants ont été ensuite infligés sur eux, y compris la torture physique », a déclaré la procureure Ouwé lors d’une conférence de presse.
De son côté, Jean Ping, ancien président de la Commission de l’Union Africaine (UA) et ex-ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de la Francophonie (1999/2008), a lui aussi déposé plainte pour tentative d’assassinat dont il se dit victime.
Ping pourrait faire l’objet d’un procès dans les prochains jours, pour les sévices corporels et la torture qu’il a fait subir à ces jeunes. Selon les articles 230 et 250 du Code pénal gabonais, Ping risque jusqu’à 10 ans de prison ainsi qu’un million de francs CFA et l’élimination éventuelle de sa candidature aux élections présidentielles prévues en 2016.