Le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie reprendront ce mardi les négociations pour tenter d’aplanir les divergences sur la question du partage des eaux du Nil et du méga-barrage en cours de construction par Addis Abeba sur le Nil bleu, a annoncé lundi à Khartoum, le ministère soudanais de l’Irrigation.
A la rencontre entre les ministres de l’Irrigation et de l’Eau des trois pays qui aura lieu par visioconférence, «trois observateurs des Etats-Unis, de l’Union européenne et d’Afrique du Sud seront présents», a précisé le ministère dans un communiqué.
En mai, l’Egypte avait dit accepter de reprendre les négociations sur le remplissage du réservoir du barrage pour «parvenir à un accord juste, équilibré et global».
Le même mois, le Soudan a rejeté l’accord proposé par l’Ethiopie concernant le remplissage du réservoir, en arguant de «problèmes techniques et juridiques».
«Je ne peux pas accepter la signature d’un accord partiel pour la première phase (de remplissage du réservoir) car cela pose des problèmes techniques et juridiques qui doivent être réglés», avait déclaré le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, selon un communiqué du ministère soudanais de l’Irrigation.
Hamed Saleh, le négociateur en chef pour le Soudan a évoqué, pour sa part, le problème de «l’impact environnemental et social à long terme» du barrage.
Appelé à devenir la plus grande installation hydroélectrique d’Afrique, le Grand barrage de la Renaissance (Gerd) que l’Ethiopie construit sur le Nil Bleu (qui rejoint au Soudan le Nil Blanc pour former le Nil) est une source de fortes tensions entre Addis Abeba et Le Caire depuis 2011.
Le Soudan et l’Egypte craignent que le barrage de 145 mètres de haut ne restreigne leur accès à l’eau du Nil lorsque le réservoir commencera à être rempli en juillet, selon la date initialement fixée par l’Ethiopie.
Après neuf années de blocage, les Etats-Unis et la Banque mondiale parrainent depuis novembre 2019 les discussions visant à trouver un accord entre les trois pays.