L’Etat sénégalais a refusé d’accorder des permis de pêche à une cinquantaine de bateaux de pêche étrangers, ont révélé deux responsables gouvernementaux ayant requis l’anonymat, sans donner des précisions sur le nombre de navires, ni les motifs du refus.
Mais l’on sait que, selon la presse locale, le gouvernement était en train d’examiner depuis avril des demandes de permis de pêche, formulées par de plus de 50 armateurs étrangers, qu’il a rejetées en totalité.
Cette attitude des autorités de Dakar intervient après une campagne de dénonciation menée par des organisations de défense de l’environnement dont Greenpeace et des pêcheurs locaux qui seraient confrontés à la surpêche asiatique et européenne.
Ce refus «contribue à assurer la subsistance des communautés côtières et donne une chance à l’océan de se régénérer, après une décennie où l’industrie de la pêche industrielle avait menacé d’épuiser nos stocks de poissons », a fait savoir le Dr Ibrahima Cissé, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, cité dans un communiqué de l’ONG.
Greenpeace dénonce aussi depuis plus de 15 ans de fausses déclarations des navires chinois sur leurs prises dans les eaux maritimes du Sénégal et d’autres pays, avec l’objectif de minimiser les redevances à payer à l’Etat.
Quelques 500.000 Sénégalais, sur une population d’environ de 16 millions de Sénégalais, vivent directement ou indirectement de la pêche. Ces pécheurs dont la plupart utilisent encore des moyens traditionnels dénoncent souvent la féroce concurrence que leur livrent dans les pêcheries sénégalaises, des navires étrangers munis d’équipements sophistiqués, dont certains exerceraient illégalement.
Certains experts estiment que le Sénégal perd chaque année des milliards de FCFA et qu’une surveillance efficace des eaux nationales pourrait faire gagner au gouvernement plus d’argent que ce que lui rapportent les licences de pêches octroyées aux navires étrangers.