Le gynécologue congolais et prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a annoncé ce mercredi 10 juin, avoir démissionné de sa fonction de vice-président de la Commission multi-sectorielle de la lutte contre la Covid-19, dans la province du Sud-Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Le Dr Denis Mukwege a donné sans détour les raisons de son départ. Il a critiqué l’absence d’équipements dans la province pour confirmer rapidement le diagnostic du virus et s’en est pris au délai requis pour obtenir les résultats des tests envoyés à Kinshasa, la capitale. Il faut attendre « plus de deux semaines pour recevoir » ces résultats, a-t-il déploré.
Selon ses propos, cet état de fait a constitué un handicap majeur pour sa stratégie basée sur « tester, identifier, isoler et traiter ».
Il a dénoncé « un relâchement des mesures de prévention par la population, un déni des réalités, l’impossibilité de faire respecter les mesures barrières, la porosité des frontières avec le retour massif de milliers de compatriotes venant de pays voisins sans avoir été mis en quarantaine », autant de manquements qui auraient diminué l’efficacité de sa stratégie.
A cela s’ajoute aussi des « faiblesses organisationnelles et de cohérence entre les différentes équipes responsables de la riposte à la pandémie dans le Sud-Kivu ».
Devant la difficulté de mettre en œuvre sa stratégie, le prix Nobel de la paix a « donc décidé de démissionner ».