Le parquet congolais a requis jeudi, une peine de 20 ans de prison contre Vital Kamerhe, allié politique et Directeur de cabinet du président de la République démocratique du Congo (RDC) et principal accusé dans un procès anticorruption sans précédent.
Dans ce procès, Kamerhe est poursuivi pour le détournement présumé de quelque 50 millions de dollars de fonds publics destinés à financer un volet des travaux d’urgence du programme des «100 jours» lancé par le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, à son arrivée au pouvoir. Ce volet portait sur la construction de 1500 logements sociaux pour militaires.
Le procureur a conclu son réquisitoire de près de deux heures en demandant 20 ans de «travaux forcés» (prison) et dix ans de privation du droit de vote et d’éligibilité, à l’encontre de Kamerhe, 61 ans, jugé avec deux coaccusés pour le détournement de fonds publics.
La même peine de 20 ans a été requise contre le premier des deux coaccusés de Kamerhe, l’entrepreneur libanais, Jammal Samih, 78 ans, que le Parquet souhaite voir quitter le territoire congolais à l’issue de sa peine.
Une peine supplémentaire de 15 ans contre Kamerhe et Samih pour «corruption aggravée», a été également requise par le procureur qui a demandé la « confiscation des fonds » sur les comptes bancaires de l‘épouse de Kamerhe, de la fille de celle-ci et d’un cousin de l’accusé, ainsi que «la confiscation des propriétés immobilières acquises avec les fonds détournés pendant la période allant de janvier 2019 à ce jour».
Ancien président de l’Assemblée nationale, Kamerhe, candidat déclaré à la présidentielle du 30 décembre 2018, s’était désisté au profit de Félix Tshisekedi un mois avant le scrutin.
Les deux hommes avaient conclu un accord prévoyant que Kamerhe soit à son tour candidat à la présidentielle suivante, en 2023. Elu président, Tshisekedi avait nommé Kamerhe au poste de Directeur de son Cabinet.