Bloomberg Invest Global a tenu ce lundi 22 juin, une conférence virtuelle au cours de laquelle ont été abordés divers, dont la remise de dette au profit de pays africains notamment la dette privée internationale.
S’exprimant sur la thématique, les directeurs généraux des groupes Ecobank et Equity Group ont indiqué ne pas être favorables à l’hypothèse des remises de dette faites aux pays africains.
«L’annulation de la dette n’est pas utile parce que l’argent que vous devez est l’épargne de quelqu’un d’autre. Lorsque vous allez sur le marché pour emprunter de l’argent, le marché examine votre comportement actuel et passé», a déclaré Ade Ayeyemi, directeur général d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI) basé à Lomé, au Togo.
Il est rejoint dans sa logique par son compère, James Mwangi, PDG d’Equity Group Holdings, la plus grande banque du Kenya en termes de valeur boursière. «Dans une large mesure, l’annulation de dette est une forme de défaut, et elle fausse essentiellement, les marchés. Nous devons tous être conscients de ses conséquences imprévues», a dit M. Mwangi.
La position des deux groupes bancaires africains, qui concerne davantage la dette privée internationale des pays africains, est partagée par les plus grandes agences de notation.
Cette position défendue par ETI et Equity Group intervient alors que la Chine, premier créancier bilatéral de l’Afrique, vient d’annoncer qu’elle annulera la dette concessionnelle des pays africains qui échoit au terme de cette année 2020, en guise de contribution à l’initiative du G20 portant sur la suspension du service de la dette au profit des pays les plus pauvres.
A signaler que le Kenya et plusieurs pays africains, où le groupe Ecobank est présent, ont commencé à bénéficier de l’initiative du G20 relative à la suspension de la dette.