L’adoption prématurée de la monnaie Eco, en remplacement du Franc CFA par la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine), pourrait menacer la cohésion au sein de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). C’est le point de vue du président nigérian, Muhammadu Buhari, qui dans des tweets a brandi le risque de dislocation de la CEDEAO, suite à une adoption trop tôt de la monnaie communautaire Eco par les pays de l’UEMOA, qui ont déjà en partage le franc CFA.
Sans ménagement, le président Buhari a dénoncé la volonté des pays membres de la zone UEMOA de passer à l’Eco avant les autres membres de la CEDEAO. «Cela me donne un sentiment de malaise que la zone UEMOA souhaite reprendre l’Eco en remplacement de son Franc CFA avant les autres Etats membres de la CEDEAO», a déclaré le Nigérian.
Il a donc indexé le manque de «confiance» qui prévaut dans les discussions devant mener à une adoption commune de la nouvelle monnaie de la CEDEAO. «Il est inquiétant qu’un peuple avec lequel nous souhaitons nous associer prenne des mesures importantes sans nous faire confiance pour la discussion», a-t-il écrit dans son tweet.
«Le Nigeria soutient pleinement et est attaché à une union monétaire dotée des fondamentaux appropriés, une union qui garantit la crédibilité, la durabilité, la prospérité et la souveraineté régionale entière. Mais nous devons faire les choses correctement et assurer le respect absolu des normes établies», a-t-il martelé, en faisant allusion à la parité fixe entre l’Eco et l’Euro que semblent vouloir concéder les pays de l’UEMOA.
Brandissant le spectre d’une dislocation de la CEDEAO en raison de ces désaccords relativement au passage à l’ECO, Muhammadu Buhari appelle à la prudence. « Nous devons procéder avec prudence et respecter le processus convenu pour atteindre notre objectif collectif tout en nous traitant les uns les autres avec le plus grand respect», a-t-il relevé avant d’ajouter que « sans cela, nos ambitions pour une union monétaire stratégique en tant que bloc de la CEDEAO pourraient très bien être sérieusement menacées».
Le Nigeria, première puissance économique de la sous-région ouest africaine, représente à lui seul 70% du PIB de la CEDEAO.