Des incidents ont éclaté lundi partout en République démocratique du Congo (RDC), fortement secouée par de violentes manifestations organisées à l’appel de l’opposition en guise de protestation contre la réforme de la loi électorale.
Dès l’aube, les manifestations auxquelles avaient appelé les principaux partis d’opposition pour empêcher l’adoption du projet de loi électorale par le Sénat liant les prochaines élections au recensement de la population, ont été violemment dispersés par la police, qui a utilisé des bombes de gaz lacrymogènes et de balles réelles.
La capitale Kinshasa s’est transformée en une ville chaotique, où les rues étaient désertées, les écoles fermées, les transports en commun absents, les commissariats incendiés et des blessés par dizaine.
Les troubles n’ont toutefois pas atteint le quartier administratif de La Gombe de Kinshasa, siège de nombreuses institutions et ambassades étrangères.
Lubumbashi, deuxième ville du pays, dans le sud-est, présentait le même scénario pendant une bonne partie de la journée.
Bukavu, au Sud-Kivu, dans l’est du pays, près de 200 manifestants qui ont répondu à l’appel de l’opposition, sont entrés en confrontation avec la police.
Goma, capitale du Nord-Kivu, 16 opposants ont été arrêtés parmi les 1000 manifestants qui ont bravé l’interdiction de manifester décrétée par le maire de la ville. On y décompte deux morts parmi les civils.
En fin d’après-midi, Vital Kamerhe, le président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), l’un des principaux partis d’opposition, a annoncé un bilan provisoire de 13 morts parmi les manifestants. Le 12 janvier déjà, une quinzaine de manifestants venus dénoncer ce projet de loi avaient été blessés lors de heurts avec les forces de l’ordre à Kinshasa.
Ce lundi, le Sénat devait à son tour examiner le projet de loi électorale en vue de son adoption avant la fin de la session parlementaire, le 26 janvier. Le président du Sénat a toutefois suspendu la séance plénière, en raison de ces violentes manifestations de rue.